OGRE

L'Ogre prend une maîtresse.

Humilie sa femme.

Commet l'inceste avec sa fille.

Pousse son fils au suicide.

Noie sa maîtresse.

Marie les cadavres.

Signe un contrat de 12 émissions en prime-time.

Rien à perdre. Peut-être à gagner, quelque chose de l'ordre du sacré, comme si le fait de passer à la télévision pouvait donner une scène plus vaste au corps, comme si l'Ogre cherchait un nouveau phénomène d’expansion, cathodique, bientôt génétique.

Au lieu de conférer à l’ogre une incarnation, une monstration charnelle, je préfère évoquer un personnage qui prend la forme d’une constellation, d’une nébuleuse piégée dans un cube, symbole à la fois de la perfection, de la totalité, mais aussi de l’enfermement de l’homme dans le monde concret, privé de spiritualité, réduit à ses propres instincts. J’invite Jean-Marie Galey, la voix de l’ogre, Eric Vernhes, images numériques, Gwenaël Salaün, sculpture sonore, Benoît Hillebrant, paramètres phoniques, à rejoindre cette aventure, parce qu’ils entretiennent une relation en temps réel à leur médium d’expression : chaque spectacle sera une œuvre unique. Thierry Poquet